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Le CŒUR et le ZHI
Par Jean-Marc Eysselet


" Le secret de la maison des ancêtres "



Deux citations de directions complémentaires nous donnent par leur comparaison un éclairage sur ce rapport ZHI (Eau) - Cœur (Feu).








Dans la première citation semble résumée la perspective d'évolution et de transformation du ZHI. Il nous faut tout de même préciser la position qu'occupe le cœur dans la nature de ce couple qui change. XUN ZI vécut entre 310 et 230 A.C. exprime ceci :


" Comment faire pour connaître la voie ? Je dirai : par le cœur, l'Esprit (XIN). Et comment le cœur parvient-il à la connaissance ? Par le vide (XU), l'unité (YI) et la sérénité (JING). Le cœur, l'esprit ne cesse jamais de recevoir des impressions (CANG " mettre en réserve "), c'est là qu'intervient le vide (XU); il ne cesse jamais d'être en relation avec plusieurs objets à la fois, c'est là qu'intervient l'unité (YI); il est sans cesse en mouvement, c'est là qu'intervient la sérénité (JING). L'homme de naissance possède la faculté de connaître (ZHI, savoir, connaître), il connaît et il se souvient (ZHI, détermination, vouloir-vivre traduit ici comme " se souvenir "). Se souvenir (ZHI), c'est emmagasiner (GANG).


C'est à partir de là qu'intervient le vide : faire le vide, c'est faire en sorte que ce que l'on a déjà emmagasine n'empêche pas de recevoir autre chose. Le cœur, l'esprit (XIN) possède de naissance la faculté de connaître, laquelle s'exerce sur des objets divers. Cette diversité est prise de conscience simultanée de plusieurs choses, c'est se multiplier. C'est à partir de là qu'intervient l'unité : que l'un ne nuise pas à l'autre, c'est ce que j'appelle faire l'unité. Quand le cœur, l'esprit est en sommeil, il rêve : livré à lui-même, il vagabonde, sollicité, il forme des projets. II ne demeure donc jamais sans rien faire, c'est là qu'intervient la sérénité : être serein, c'est ne pas laisser les rêves perturber la connaissance ".


Bien que surprenante tant elle est spécifique, la traduction de ZHI par " se souvenir " nous parle ici d'une mémoire qui s'est cristallisée jusque dans les gènes une mémoire qui pourrait associer le YI au ZHI. II n'empêche que cette thésaurisation CANG qui est aussi le mouvement caractéristique de la saison d'hiver (nord) représente le processus même d'emmagasinement du principe vital JlNG, en œuvre dans les Cinq Centres subtils ou Organes ZHANG. Les Cinq Organes, dans leur mouvement d'absorption et de leur mémoire propre, se conforment donc au modèle des Reins, dépositaires du ZHI. Ainsi " le ZHI Capacité Réalisatrice " et le Cœur changent : parce que la du ZHI, sa mémoire est nécessaire au mouvement du Cœur, à son vide habité, mais aussi à l'oubli...


Parce que la multiplicité des informations recueillies ne cesse d'enrichir dans le pouvoir de synthèse dynamique, de relation du Cœur, l'intuition de l'unité mouvante de toute chose…


Parce que le potentiel et les désirs du ZHI s'associent au HUN (Cf. le texte mensuel de mai 2009 intitulé "les BEN SHEN ou cinq ames végétatives", ndrl) dans le pouvoir de mise en communication, celui de la réflexion, celui des rêves, l'espace vacant, la tranquillité du cœur les accueille sans se troubler...








Voilà aussi pourquoi, et c'est là qu'intervient la seconde citation, afin que le dialogue entre le ZHI et le Cœur fonctionne, le ZHI doit garder sa densité et le Cœur sa vacuité. La densité du ZHI, c'est celle des désirs, ceux-là même qui président à notre incarnation YU.


Ils sont à la fois :

- désir de prendre et de retenir (CANG),

- connaissance de la multiplicité des apparences et des désirs des Dix Mille Êtres,

- pouvoir d'agitation, de sortir hors de soi par les " Neuf orifices des sens ", les réflexions et les rêves...


La vacuité du Cœur est une vacance de désir (XU) ouvrant à l'intuition de l'Unique (YI) et produisant la sérénité (JING). C'est pourquoi le texte propose : " Les désirs du Cœur (se doivent d') être petits, les désirs du Pouvoir Réalisateur (doivent) être grands... " La tradition résume cette perspective par un terme fort XIN SHU " l'Art du Cœur ".





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