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Nourrir le Souffle
par Chen Gong




L'intention et le souffle sont dans le corps humain sans forme ni couleur et invisibles pour les yeux. Mais il faut savoir que le souffle remplit tout le corps et nourrit le sang. Le souffle est la transformation du feu de la porte de la vie et de l'essence. Les taoïstes l'appellent l'état d'équilibre entre le feu et l'eau ou encore le Dan intérieur. Il réside et s'accumule dans le Dàntiân.




Les taoïstes l'apprécient extrêmement, alors que les gens estiment ordinairement que le sang est le plus précieux dans le corps humain. En effet le souffle est plus important que le sang parce que le souffle est principal et le sang est auxiliaire. Si le sang est insuffisant, on peut encore survivre, mais si le souffle vient à manquer on est en péril tout de suite. C'est pourquoi la chose la plus importante c'est de nourrir le souffle.




La particularité du Tàiji quân, outre son bienfait pour le corps humain, est de favoriser le développement du souffle. Le proverbe dit: " On exerce extérieurement les nerfs, les os et la peau; on exerce à l'intérieur une bouchée de souffle ". Quand on pratique le Tàiji quân dans le Grand Enchaînement, dans Dispersion des Mains ou dans le Grand Déplacement, la respiration demeure naturelle, le visage ne change pas de couleur et le souffle emplit tout le corps. On se trouve dans un état plus confortable qu'avant l'exercice; cela montre que l'exercice de Tàiji quân est bienfaisant et enrichit le souffle.




Quand le souffle est plein, le sang est abondant; quand le sang est abondant, le corps est fort. Si le corps est fort, l'intention est ferme. Quand l'intention est ferme, le corps est vigoureux. Cette vigueur produit la longévité et l'on peut devenir expert. On confond souvent l'intention avec le cœur ou le cœur avec l'intention, mais ils sont différents. Le cœur est le maître de l'intention et l'intention est l'auxiliaire du cœur.




Quand le cœur se met en mouvement, l'intention commence. Quand l'intention commence, le souffle la suit. Autrement dit ces trois éléments, le cœur, l'intention et le souffle, sont en interaction. Quand le cœur est dispersé, l'intention est en désordre. Quand l'intention n'est pas concentrée, le souffle est flottant. Au contraire, quand le souffle s'enfonce, l'intention est ferme. Quand l'intention est ferme, le cœur est stable. C'est pourquoi ces trois éléments s'emploient mutuellement et se trouvent dans une relation inséparable. Quand le souffle circule naturellement, il peut activer le sang et en même temps animer l'esprit.




S'il y a la théorie sans la méthode, on ne peut tout comprendre. S'il y a la méthode sans la théorie, on commence par la queue. L'intention, le souffle et la pratique ont une relation réciproque. Si on explique aux débutants ce que sont l'intention et le souffle, cela est difficile. Mais cela ne signifie pas qu'on ne puisse pas passer la porte de la pratique. Par exemple, pour exercer les treize gestes ou un seul mouvement, il faut commencer par l'imagination. Ainsi, lorsque les deux mains réalisent le mouvement d'appuyer, il faut imaginer qu'il y a un adversaire devant; à ce moment, même si le souffle ne sort pas des paumes, on doit supposer qu'il circule depuis le Dàntiàn, vers les lombes, le dos, les épaules, les bras et les paumes afin que l'énergie s'exprime et arrive au corps de l'adversaire. Cette supposition, pour les débutants, est plutôt vague. Mais après une période d'exercice, on peut l'employer aisément.



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