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Art martial Interne
par Jan Silberstorff


Extrait d'un article paru en 2004 / European Internal Arts Journal
Illustration d'Assi Ben Porat


Le taijiquan est un art martial dont le cœur est le principe du yin et du yang. C'est l'harmonisation du dur et du souple, du haut et du bas, de la droite et de la gauche, et de l'interne et de l'externe ! Il nous faut cultiver une unité mentale (xin yu yi he = connecter le cœur et l'attention).


Les sentiments ou les pensées conflictuels sont le plus gros obstacle à notre détermination. Seule la détermination pure peut générer une énergie totale, intégrale et pleinement centrée qui s'unifie avec les forces du corps (qi yu li he = combiner la force interne et externe). C'est le seul moyen pour le corps d'accéder à un mouvement unifié (jin yu gu he = relier les tendons aux os).


L'unité mentale développe l'intégrité énergétique. Cela permet au corps d'agir au mieux de sa forme. Pour arriver à cette fin, le corps doit être unifié dans ses aspects externes : toutes les parties du corps physique doivent être disposées et structurées en rapport les unes avec les autres, pour que les transmissions soient optimales ; il faut relier les épaules aux hanches (jian yu kua he), les coudes aux genoux (zhou yu xi hé) et les mains aux pieds (shou he zu he). On a alors atteint les Trois Harmonies Externes (waij san he).


Notre esprit doit être calme et équilibré. Ma personnalité, mon ego, mon esprit logique sont hors jeu. Par mon entraînement, je dois être capable de créer une impression de vide en moi-même. Par ce vide, je peux établir ou redécouvrir une relation de confiance avec ma nature profonde….


Les mouvements doivent être simples. Puisque mon esprit logique est hors d'état d'agir, le naturel du mouvement joue un rôle crucial. En fin de compte, rien ne peut fonctionner sans équilibre. En résumé, les qualités suivantes sont fondamentales :

- naturel (zi ran)
- simplicité (chun)
- équilibre (zhong)


Jouer de la Pipa


La clarté du corps et de l'esprit signifie l'absence de toutes les catégories de sentiments perturbateurs, qui incluent les émotions telles que la peur, la colère, l'euphorie, etc…C'est quand je ne me bats pas que je me bats le mieux. C'est à dire quand le Moi ne se bat pas. Je dois pouvoir faire totale abstraction de mon Moi. Mon esprit logique et mon ego sommes trop lents, optons pour la mauvaise décision, les mauvaises réactions et les mauvaises émotions. Je dois pouvoir reconnaître le wuji derrière le taiji. Mes actions s'expriment dans le taiji, mais leur source est le wu-ji. Voilà le sens de "calme" : lâcher prise de soi-même, comme plus haute forme de "fang song" - "relaxation" et "lâcher prise". Cela me donne l'esprit clair, unifié et centré. Dans le fait de surmonter le "moi" et le principe associé à cette démarche, j'arrive à surmonter les limitations temporelles : de l'inconstant vers le constant, du transitoire vers l'unifié et l'éternel. En bref : de la confusion au taiji et du taiji au wuji.



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