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Sur le Chemin du TAO
par Valérie Bénézet-Muller





Au jour le jour, le Tao


L'action, la vie quotidienne (travail, famille) ainsi que la vie émotionnelle sont de grands consommateurs d'énergie. Comment récupérer cette énergie ainsi consommée ou dispersée ? En alternant dans toute cette activité (activisme…) des temps de retour à soi, des temps pour soi, des temps yin de réceptivité et d'intériorité.


Peinture de Valérie Bénezet-Muller


- Le repos est lâcher prise : sommeil et sieste permettent réparation et récupération.
- La contemplation et la méditation permettent le vide du cœur.
- La pratique du Taïchi avec une intention juste permet de renforcer l'énergie, de la nourrir et de la faire circuler.


La pratique dans le quotidien, c'est l'attention à soi, dans nos différents mouvements, gestes et postures, c'est penser à respirer et relâcher les tensions, c'est arrondir les angles et fluidifier les émotions. Un avec les autres, mais relié et centré. Il devient alors chaque jour un petit peu plus possible de moins se laisser déborder par les nécessités, imprévus, charges et stress de la vie quotidienne. La vraie force réside dans un interne solide et stable, enraciné, relié, vertical et un externe souple, fluide et circulaire. C'est un " travail " de tous les jours… un qiqong.


Le tao est le chemin menant fermement à la racine des choses selon Gérard Edde et pour le connaître, il faut simplement expérimenter la conscience et l'énergie. C'est par le Wuwei ou calme créatif ou encore action sans effort que l'on atteint l'équilibre et la force intérieure. Alors le yin et le yang s'harmonisent, le ciel et la terre s'unissent, le cycle des changements s'opère naturellement.


Peinture de Valérie Bénezet-Muller


Le corps, le souffle et la conscience sont les trois trésors qui nous sont confiés et dont nous avons à prendre grand soin. Pour les taoïstes la santé réside dans la possibilité pour le Qi de circuler sans entrave dans tout le corps. Si l'énergie est bloquée par les soucis, le stress ou l'apathie, malaise, fatigues et douleurs s'installent, puis survient la maladie. " Pour dissoudre l'engorgement du Qi, le mouvement est préconisé. Cependant, cette dynamique se révèle insuffisante si les muscles et les tendons restent contractés. Ici intervient la notion de song que l'on peut traduire de façon lapidaire par relaxation. En fait ce terme implique une notion d'action et de détente simultanées… Ce travail paradoxal se trouve être le pivot du progrès… pour amener le Qi à circuler de façon naturelle dans les méridiens. " G.Edde. Dans la pratique du taï chi chuan, c'est bien cela qui se travaille quand Lionel nous invite à travers une posture de qiqong ou un mouvement de la forme, une fois la structure posée, à relâcher les tensions afin de permettre la circulation des fluides et de l'énergie.


Une autre clé sur le chemin du tao réside dans la qualité de l'intention Yi qui nous anime. Yi, dans la synthèse réalisée par AFDT, est en rapport avec la souplesse, le yin, par opposition à Zhi, la volonté, mise en rapport avec la rigidité, le yang. "Quand on essaye trop fort, ça ne marche pas. Essayez de faire n'importe quoi avec un esprit tendu. La manière la plus sûre de devenir tendu, maladroit et confus est de développer un esprit qui essaye trop fort, un esprit qui pense trop. Les animaux de la forêt ne pensent pas trop, ils Sont. Mais pour un nombre incalculable de gens, et pour paraphraser un grand philosophe, la situation est la suivante : " Je pense donc je suis confus. " B.Hoff.


Peinture de Valérie Bénezet-Muller


La pratique demande de l'engagement et de la patience. Elle se polit avec le temps. Il n'y a rien à précipiter, rien à exiger, rien à consommer. Elle nous demande seulement rondeur et réceptivité, présence et intention du cœur.




Yin Yang, mouvements et variations


" Au yin est attribué le chiffre 2 et comme symbole graphique la ligne redoublée. Au Yang le chiffre 3 et comme symbole graphique la ligne continue".




"Placés l'un au dessous de l'autre, les traits constitutifs des hexagrammes font apparaître des particularités: que ce soit le 3 et non le 1 qui tienne le rôle d'emblème numérique du yang n'apparaît raisonnable que lorsqu'on divise le trait continu en trois segments. Surgit alors une conséquence considérable: les deux polarités constitutives cessent d'être des valeurs opposées, radicalement différentes, antagoniques par nature, pour ne plus se différencier par leur tiers central. Que celui-ci soit vide et c'est Yin qui est représenté, qu'il se remplisse et c'est Yang qui prend forme... "




" La transformation de Yin à Yang ou réciproquement cesse d'être une mutation mystérieuse, un retournement de nature, pour devenir une variation naturelle n'affectant que le tiers du trait... Mais ce n'est pas tout, cette division du trait continu en trois segments rend visible la présence du Yin à l'intérieur du Yang. Yin devient alors premier, non seulement chronologiquement mais aussi fondamentalement. Au regard de ce schéma, on voit que Yin est toujours là, même dans le Yang; il est de l'ordre de la structure. A l'inverse de la côte d'Adam, c'est le Yang qui naît du Yin quand, le tiers central se remplissant, la structure binaire du Yin devient indiscernable. Le rapport entre Yin et Yang cesse d'être cartésiennement équilibré pour devenir subtilement imbriqué. Le Yin se trouve dans la durée et la permanence, le Yang dans le mouvement et le changement ". Cyrille Javary (Les rouages du Yi Jing)


Il y a d'abord le Yin, puis le Yang, dans une subtile imbrication. Le Yin est la base, le socle d'où surgit le yang.


L'immobilité, puis vient le mouvement
Le repos puis vient l'activité
La nuit puis vient le jour
La stabilité puis le changement
La souplesse puis la fermeté
Restaurer ses forces puis dépenser sa force
La défense puis l'attaque
L'interne puis l'externe…



Photo de Lionel Seité



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