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L'activation de l'ENERGIE
par Lionel SEITE






Né de la rencontre d'un art martial avec une pensée philosophique, le Tai Chi Chuan est une gestuelle d'origine chinoise, où la relaxation de l'esprit et la conscience du corps pendant le mouvement, stimulent la circulation des fluides, des énergies, et dénouent les tensions psychiques et musculaires au profit du relâchement et de l'élasticité.


Les gymnastiques occidentales se donnent pour but d'augmenter le volume musculaire et de développer la souplesse et l'endurance de l'athlète. Les gestuelles et yogas orientaux s'appuient sur la théorie du développement de l'énergie vitale (le chi) en vue d'accéder à la santé physique et spirituelle, c'est-à-dire de libérer le corps des tensions psychosomatiques. Pour cela, l'hygiène naturelle taoïste utilise deux formes de techniques indissolublement liées l'une à l'autre :

- La respiration qui renforce cette énergie vitale

- Les exercices corporels qui lui permettent de circuler plus facilement dans tout l'organisme : le tai chi chuan et le chi gong, alliant intensivement la respiration et les mouvements ; l'acupuncture et les shiatsu, techniques de pressions et de dépressions au niveau de certains points du corps


Le tai Chi chuan est une méditation en mouvement qui procure une sensation de bien être. Il est précurseur d'une bonne santé par le renforcement immunitaire naturel du corps. C'est la conquête de l'harmonie du corps et de l'esprit. Avec le Chi Gong, le Tai Chi Chuan fait partie de la Médecine Traditionnelle Chinoise.






Le corps chinois, pilier entre le ciel et la terre :


Dans l'antiquité, les Chinois considéraient que toute chose dans l'univers était imprégné d'énergie. Ainsi, l'homme situé entre le ciel et le terre, est sous l'influence des énergies qui viennent du cosmos et de celles qui partent de la terre. Ces énergies célestes et terrestres se rajoutent à l'énergie propre de l'homme, appelée énergie ancestrale et héréditaire.


Par les pieds, c'est à dire les racines, l'homme reçoit l'énergie de la terre, par la tête, les énergies du ciel; sa colonne vertébrale est un pilier, un axe vertical autour duquel les choses s'ordonnent. Il se laisse imprégner par les forces de l'univers et, par une série de gestes et de déplacements quasi ritualisés, en rapport avec les directions, il se rend maître du temps et de l'espace. Il retrouve son centre.


La pratique du Tai Chi chuan s'oriente donc sur des moyens techniques permettant de mieux capter ces énergies (s'enraciner dans le sol pour pouvoir capter les énergies terrestres, s'ouvrir vers le haut pour capter les énergies du ciel), de les harmoniser avec celles propres à l'homme par un travail de circulation (et de déblocage des noeuds) dans l'organisme tout entier afin d'obtenir un état d'équilibre fonctionnel.






L'apprentissage :


L'étude du Tai Chi Chuan repose sur l'apprentissage de séquences de mouvements lents ou rapides, souples, fluides, tout en rondeur, synchronisés avec la respiration, et s'inscrivant dans une dynamique spatiale. Sa pratique se maîtrise pas à pas, avec de la patience et un long travail.


La première démarche dans la pratique du Tai Chi Chuan, c'est d'étudier et de mémoriser des séries de mouvements extérieurs. Quand on pratique tous les mouvements en série, c'est ce qu'on appelle une forme de Tai Chi. Une fois que l'on a appris la forme, et intégré les fondamentaux techniques, le reste du travail pour maîtriser le Tai Chi consiste à apprendre à utiliser l'énergie (Chi ou Qi) pour chaque posture, et cela peut prendre des années...


Travailler avec l'énergie s'appelle travail intérieur. Le travail intérieur est ce qui fait du Tai Chi quelque chose d'unique, et ce qui le distingue des formes externes d'arts martiaux. La structure interne est ce qui permet au corps de se mouvoir en un minimum d'effort comme un ensemble, une totalité. Ne pas apprendre la partie intérieure du Tai Chi, c'est comme ne jamais se soucier de regarder dans l'huître pour y trouver la perle.






Les sensations ressenties pendant le Tai Chi Chuan :


Le " lâcher-prise " des tensions permet de faire circuler l'énergie interne appelée CHI ou QI dans tout le corps. Différentes sensations se manifesteront lors de la pratique des mouvements et des respirations. La pleine conscience de ces sensations vous aidera à appréhender la notion du développement de l'énergie vitale, le chi, énergie concrète. N'hésitez donc pas à vous "éveiller" aux impressions qui se présentent à vous, faites même plus : identifiez-vous à ces sensations, ne les vivez pas intellectuellement, " sentez " les physiquement et consciemment. Vous approcherez alors la vraie sérénité et la maîtrise de vos énergies; cet état dépend de la mise en retrait du mental, cet "outil" qui se prend pour le maître.


Quelles sont ces sensations qui vous permettront de contrôler vos progrès ?

- la sensation d'un flot de chaleur s'écoulant à travers le corps et se concentrant plus spécialement dans les mains, les jambes, le dos et le ventre

- la manifestation de picotements à la surface. Ils suivent la circulation de l'énergie et apparaissent lorsque les muscles sont détendus

- l'augmentation du flux salivaire, appelé liqueur de vie par les acupuncteurs traditionnels, apparaît lorsque les organes se renforcent. Cette salive ne doit surtout pas être crachée, on doit simplement l'avaler

- un autre indice de progrès est l'acquisition d'une impression de calme et d'aisance qui se manifeste tant lors des exercices que durant les occupations quotidiennes






Le yin et le yang dans le mouvement:


Rien dans l'univers n'échappe à la loi des contraires-complémentaires yin et yang. Et chaque chose ou chaque pensée contient un peu de sa complémentarité. Dans la pratique du tai chi chuan, on apprend l'harmonie du yin et du yang. S'ils sont en harmonie, alors le corps et la pensée sont en harmonie.


Ces pratiques simultanées de mouvements rythmés par la respiration permettent de retrouver le juste équilibre des énergies, l'harmonie entre l'action et la non-action Wu wei (le laisser se faire / et faire avec), la conscience entre la concentration et le vide. Cependant, la pratique doit être assidue pour permettre l'apparition de résultats tangibles. Il n'est pas nécessaire de pratiquer plusieurs heures par semaine, cinq à vingt minutes par jour suffisent.


Deux formes de mouvement existent : le mouvement vers soi et le mouvement vers l'extérieur, la rétraction et l'expansion :

- le mouvement vers soi représente l'expression physique d'une concentration mentale. L'énergie est ramenée vers le centre (yin)

- le mouvement vers l'extérieur représente l'expansion de l'énergie, son activité (yang)






La notion de yin et de yang est souvent mal perçue par les profanes occidentaux. Par exemple, on oppose souvent les deux principes alors qu'ils sont en réalité complémentaires.

Petite liste des erreurs à ne pas commettre :

- Considérer yin et yang comme opposés, alors qu'ils sont indissociables.

- Comparer le yin et yang aux notions de bien et de mal occidentales. Le yin et yang ne sont ni mauvais ni bons.

- Penser qu'un phénomène est totalement yin ou totalement yang. Il existe une dominance de l'un ou l'autre pôle, mais jamais une omniprésence. Chacun comporte une part de l'autre qui est amené à croître.

- Associer la femme au yin et l'homme au yang. Les deux sexes portent en eux les deux principes selon des proportions variables d'un individu à l'autre.

- Associer le yin à ce qui est négatif (ou l'échec), et le yang à ce qui est positif (la victoire, la réussite)



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