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Qu'est-ce que la méditation ?
Synthèse Au Fil Du Temps










" Quand le stress nous asphyxie, nous sommes comme la montagne encerclée de nuages. Méditer, c'est laisser le vent dégager le ciel et révéler l'azur ". Marc de Smedt


En Orient, la méditation est pratiquée par des moines (zen ou bouddhistes), souvent reliée à une démarche spirituelle. En Occident, cette pratique se révèle avant tout un moyen d'accéder au calme, à la paix intérieure, à la quiétude. "Pas besoin d'encens, de prière ou d'invocation du nom de bouddha pour méditer" rappelle un maître zen du 19 ème siècle. Ne dit-on pas que le tai chi est une méditation en mouvement ? Mais en fait, qu'est-ce que la méditation exactement, du moins celle de tous les jours, celle qui est à notre portée ? Et comment faire ? Voilà des interrogations qui restent quelquefois sans réponse et qui empêchent de trouver la voie. Voici quelques paragraphes qui répondent à ces questions de façon simple.




Méditer, le meilleur des antistress :


S'immobiliser. Se taire. Etre témoin de ce qui se passe en soi. Pour beaucoup d'entre nous, cela ressemble à un défi. Nous avons été encouragés à multiplier les activités, à nous nourrir du "bruit et de la fureur" du monde, à considérer le silence comme stérile. Nous avons cru que la source de notre équilibre se trouvait à l'extérieur de nous. Et s'il n'en était rien ? S'il suffisait, pour se ressourcer et se protéger des agressions quotidiennes, de plonger régulièrement en son for intérieur ?


Voilà ce qu'enseignent, depuis des siècles, les techniques orientales de méditation. Accessibles, simples, elles nous proposent néanmoins un virage à cent quatre-vingts degrés, nous ramenant vers ce que nous avons toujours fui. Aurons-nous le courage de passer à… l'inaction ? " Essayez et voyez par vous-même ", disait Bouddha.


Nous avons en nous toutes les réponses pour mieux vivre. La porte d'accès consiste à apaiser l'esprit. La méditation permet de recevoir des informations, des éclaircissements quant à la direction que nous devons prendre pour nous épanouir, pour rayonner dans le monde et exprimer nos capacités et nos talents.


En méditant régulièrement, nous constatons que nous sommes plus sereins face aux événements de la journée, plus confiants, plus en harmonie avec notre entourage. C'est une méthode qui permet d'entrer en contact avec soi-même, de se faire du bien, de se détendre le corps et l'esprit, en relâchant le stress, d'être plus en forme dans la journée, et d'évoluer spirituellement.








L'image de la méditation se clarifie :


Bien que le terme " méditation " soit de plus en plus à la mode, il semble recouvrir des notions différentes selon les sources. En ouvrant quelques livres traitant du sujet, on constate que les définitions et les points de vue divergent, tout comme sont annoncées pléiade de techniques parmi lesquelles nous avons la perplexité du choix. Comment s'y retrouver dans cette jungle d'informations qui toutes proposent des exercices différents et à quoi mènent-ils ?


Les racines indoues de la méditation, peuvent colorer ce domaine d'influences ressenties comme étrangères à l'esprit occidental. Les termes sanskrits, une cosmogonie éloignée des autres traditions peuvent écarter de cette pratique. Elle semble aussi reliée au yoga, au chi gong, au tai chi chuan avec toutes les connotations de mode de vie que ceci comporte. Du zen au tantra, du yoga au tai-chi, les techniques sont variées mais reposent toutes sur les mêmes bases : une posture ou un mouvement juste, un travail de respiration, une présence attentive à l'instant. Toutes ces approches ont un seul et même but : permettre à l'esprit de se clarifier et de s'apaiser.


Aujourd'hui, la méditation s'affranchit de plus en plus des lourdeurs propres à son héritage et se propage dans presque tous les milieux sociaux. Des médecins attestent les bienfaits pour la santé de méditer régulièrement. La méditation est l'accès direct pour retrouver la paix en soi et la manifester dans ses gestes quotidiens.




Se relaxer, est-ce méditer ? :


Avant toute méditation, une détente du corps et de l'esprit sont nécessaires. Il s'agit tout comme dans la relaxation d'entrer en contact avec soi-même. Pour commencer, il suffit de se laisser porter, sans l'obtention d'un résultat aucun que celui de vivre, détendu, ce qui se passe tout naturellement durant la méditation. Il se produit un lâcher prise, que l'on peut amener au quotidien par rapport aux événements, aux situations, aux personnes.


Une fois le relâchement du tonus musculaire effectué, la méditation suggère une certaine vigilance. " Lorsque l'on tient les rênes de ce cheval fou qu'est le mental, peu à peu, on perçoit de plus en plus d'espace entre les galops. " C'est cette rencontre avec le "vide", la "non-pensée", "l'infini", prise de contact d'abord très furtive, puis plus fréquente grâce à une pratique régulière, qui est le but du voyage. Un nom a été donné à cet "état d'être" si difficile à décrire : l'état d'éveil paradoxal. Il s'ajoute aux états moins méconnus - veille, sommeil ou rêve - dont nous aurions besoin pour nous ressourcer, et être plus présent au réel.








Comment pratiquer la méditation au quotidien ?:


La méditation, c'est comme le vélo : cela s'apprend ! Au début, c'est un peu difficile, après on ne peut plus s'en passer. La méditation peut être intégrée dans ses pratiques d'hygiène quotidienne. Méditer revient alors à offrir à l'esprit les soins que l'on prodigue habituellement au corps : une douche pour le purifier, un peu de gymnastique pour le renforcer.


Parce que le sujet est vaste, nous n'aborderons ici que la méditation immobile, plus aisée à pratiquer chez soi. " L'exercice est plus simple qu'on ne l'imagine, assure notre expert. Beaucoup se privent d'en connaître les bienfaits parce qu'ils placent la barre trop haut. " L'idée n'est pas de souffrir le martyre deux heures par jour dans la position du lotus, mais de s'octroyer, deux ou trois fois par semaine (et dans la posture que l'on peut tenir !) un petit quart d'heure de sérénité. Pratiquée avec régularité, elle permet au "méditant" de s'inscrire dans une meilleure conscience de soi, dans une présence au monde plus harmonieuse.


Ne cherchez pas à vous conformer strictement à ce qui vous est proposé ici. Explorez plutôt votre propre voie jusqu'à trouver ce qui vous correspond le mieux. " Le corps sait ce dont il a besoin ". Laissez-le trouver le moment le plus propice, la posture dans laquelle il se sent ancré, le souffle qui le régénère. Acceptez de tâtonner. Il n'y a rien à accomplir, juste à être. Ici et maintenant.




Trouvez le moment, et l'endroit :


Pour commencer une méditation, il suffit tout simplement d'y entrer. Comme pour tout apprentissage, la régularité apporte ses fruits. On choisira un moment dans la journée durant lequel on ne sera pas dérangé, et un endroit paisible, éloigné du bruit. L'ambiance dans laquelle vous allez méditer doit vous convenir : il faut que vous vous sentiez parfaitement à l'aise (vous pouvez allumer une bougie, faire brûler de l'encens, mettre une ambiance sonore … ou rien du tout).


On peut méditer le matin pour commencer la journée dans de meilleures dispositions ; le soir pour se débarrasser des tensions accumulées ; ou à midi pour recharger ses batteries à mi-parcours. Quand on a bien compris le processus, qui est au fond celui d'un rappel à soi et à sa respiration consciente, on peut méditer n'importe où (dans le métro, au bureau) et n'importe quand (en mangeant, en cuisinant), dès que l'on ressent le besoin de se rassembler.


L'idéal est de choisir un moment et une durée déterminés (par exemple juste avant le petit déjeuner, pendant dix minutes) et d'essayer de s'y tenir. N'écourtez pas vos séances si elles s'avèrent pénibles, ne les prolongez pas lorsqu'elles sont plus plaisantes. Apprendre la constance fait partie de la démarche.








Un voyage en cinq étapes :


Un voyage en cinq étapes : décontraction générale, maintien d'une posture précise, temps de concentration pendant lequel on tente d'apprivoiser " les chevaux indisciplinés du mental ", observation de ses pensées, et enfin entrée dans l'état méditatif à proprement parler.


Avant d'entrer en méditation, vous pouvez commencer par un temps de relaxation. Allongé(e) sur le dos, étirez-vous, bâillez. Les yeux fermés, respirez par le nez, calmement, profondément. Relâchez votre ventre, laissez-le gonfler à l'inspiration et repoussez l'air à l'expiration. Prenez conscience de vos appuis (talons, mollets, fesses, omoplates, arrière du crâne, coudes, paumes…) et de leur poids sur le sol. Concentrez-vous sur vos orteils, imaginez comment ils se déploient, sentez leurs tensions, relâchez-les.


Faites de même pour chaque partie du corps, en remontant le long des jambes, des reins, du dos jusqu'à la nuque, puis en redescendant le long des bras jusqu'aux doigts. Laissez vos articulations et vos tissus se détendre. Sentez-vous flotter. Quand vous êtes prêt(e), ouvrez les yeux et fixez un point au plafond, le regard clair. Relevez-vous.


Choisissez votre posture. Vous pouvez méditer debout, couché, ou encore assis sur une chaise, le dos droit et les jambes décroisées, ou encore sur un coussin, les jambes repliées. Retenez simplement que la posture doit vous permettre de trouver par le corps ce que doit être la disposition de l'esprit : stabilité, droiture, ouverture. Dans tous les cas, veillez à garder le dos droit pour déployer la colonne vertébrale et libérer le plexus solaire. Rentrez légèrement le menton, relâchez les épaules. Placez vos mains en coupe contre votre abdomen dans la zone d'énergie du "hara" (trois doigts à l'horizontal sous le nombril), le dos de la main gauche posé dans la paume droite. Les pouces, à l'horizontale, se touchent par le bout. Vos mains prennent ainsi la forme d'un œuf, symbole de l'origine de la vie. Au bout d'un moment, vous pourrez ressentir des crispations. La gêne passe souvent d'elle-même, à mesure que les muscles se détendent. Sinon, changez de position.


En principe, les yeux sont mi-clos, le regard est posé - sans fixer - à un mètre devant soi. L'idée est de fermer suffisamment les paupières pour ramener l'attention vers l'intériorité, tout en restant relié au monde environnant. Pour commencer, si votre regard est sans cesse détourné par un objet ou une lumière, mieux vaut fermer les yeux. Si, au contraire, vous vous sentez proche de la somnolence, ouvrez-les grand pour retrouver votre vigilance.


La respiration est, après la posture, le second pilier de la méditation. La technique de "l'anapana" (le "va-et-vient du souffle") recommande de se concentrer sur la "porte des narines", la zone triangulaire qui s'étend du bout du nez à la lèvre supérieure. Il s'agit simplement de prendre conscience de sa respiration, en la laissant être ce qu'elle est, tantôt fluide, tantôt saccadée, jusqu'à ce qu'elle ralentisse, devienne plus légère et plus basse afin de lutter contre notre tendance à respirer uniquement du haut des poumons. Respirez lentement par le nez, détachez-vous de votre environnement en apaisant de plus en plus votre esprit. Cet exercice de concentration sur la respiration permet de lutter contre la dispersion des pensées. En même temps qu'il l'apaise, il enseigne à l'esprit comment se rassembler, se fortifier.








Le travail sur le corps, par la posture et la respiration, a pour but de le discipliner pour mieux se concentrer sur l'esprit. "Vipassana" (la vision pénétrante), l'une des plus anciennes techniques bouddhistes de l'Inde, vise, en deçà des illusions, à retrouver la vraie nature de l'esprit. Il s'agit de laisser les pensées surgir sans les forcer ni les retenir, sans les condamner ni les approuver. Peut être vous verrez quantité de pensées surgir dans votre mental. Observez-les simplement sans vous y attacher.


Laissez éventuellement votre part d'ombre envahir votre conscience, puis vous quitter comme le pus sort de la plaie. Acceptez ainsi la peine, la colère, la crainte ou la honte, si ces humeurs se présentent. Tentez d'en tirer un enseignement, en invoquant l'antidote à ce qui vous fait souffrir (la compassion contre la haine, la joie contre la peine, etc.). Laissez défiler les nuages qui vous encerclent jusqu'à temps qu'ils disparaissent. Ainsi contentez-vous d'observer ce qui se présente comme les images d'un film apparaissant et disparaissant. Votre ciel dégagé, laissez se révéler l'azur. Imprégnez-vous maintenant de cette autre part de vous-même : celle de lumière. Laissez venir à vous, laissez-là prendre toute sa place et nourrissez-vous-en, en conscience.


Si l'exercice est trop délicat au début de la pratique, concentrez-vous de nouveau sur votre respiration jusqu'à ce que votre esprit soit prêt à poursuivre sa recherche.




Accéder à la paix :


La méditation assise peut être un complément tout à fait satisfaisant de ce que l'on appelle la méditation dynamique, c'est-à-dire l'exécution des exercices fondamentaux du Tai Chi Kung et du Tai Chi Chuan. En méditant immobile en position assise, il est certes plus délicat d'empêcher l'esprit de s'agiter, alors qu'au cours d'un exercice de Tai Chi la concentration sur les mouvements permet d'oublier naturellement tout le reste.


" II est plus difficile d'avoir l'esprit concentré dans la méditation traditionnelle assise que dans le T'ai Chi Ch'ùan. Quand vous êtes en paix à l'intérieur de vous-même, votre respiration est calme, vous oubliez tout ce qui est à l'extérieur ; c'est un état si merveilleux que je ne trouve, pas de mots pour le décrire ". Maître Ch'en Wei Ming







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