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Les racines du CHI-KUNG
par le Dr Yang Jwing-Ming


Budo éditions




La bonne santé authentique est à la fois externe et interne .


Au cours de leurs sept mille années d'histoire, les Chinois ont connu toutes les souffrances et toutes les douleurs humaines. La culture chinoise est une vieille femme qui a tout vu et tout vécu, tout ce qu'il y a de douloureux dans la vie des hommes. Toutefois, cette expérience lui a également permis d'accumuler une immense somme de connaissances. Comme en témoignent sa littérature et ses peintures, que l'on compte parmi les plus grandes réalisations de l'esprit humain, elle est le reflet de tout ce que l'humanité connaît comme joies et comme peines, plaisirs et souffrances, paix et guerres, le reflet de sa vitalité, de sa faiblesse, de sa mort. Baigné dans cet environnement culturel et historique complexe, le peuple chinois a longuement recherché les solutions qui lui procureraient une vie plus saine et plus heureuse. Toutefois, alors même qu'il s'appliquait à rechercher les voies d'un mieux être et d'une élévation spirituelle, il avait également tendance à croire que tout ce qui arrivait était le fait de la destinée, et que tout était déjà déterminé par les Cieux. Malgré cette croyance, il sut tout de même chercher à échapper à l'apparente fatalité de la maladie et de la mort.






Dans l'espoir de comprendre le sens de la vie, les Chinois ont consacré une grande partie de leurs efforts intellectuels à l'étude de soi et au développement personnel. Ce sentiment et ce regard tourné vers soi, cette recherche spirituelle, sont devenus l'un des principaux fondements de la religion et de la médecine chinoises. Le chi, l'énergie du corps humain, a été attentivement étudié. À mesure que l'on percevait la relation entre le chi du corps humain et le chi existant dans la nature, on commença à espérer que ce chi serait le moyen qui permettrait à l'homme d'échapper à la maladie et à la mort. Avec les années, on étudia le chi et ses applications dans les différents domaines de la société chinoise.


Dans l'histoire de toutes ces recherches, celle des lettrés et des médecins est la plus longue, et a considérablement contribué à approfondir le niveau de compréhension du chi. Ce sont eux qui ont enseigné les méthodes de préservation de la santé et de traitement des maladies. Cette recherche dans le domaine du chi représente les fondements sur lesquels a été bâtie la médecine chinoise. Lorsque le bouddhisme indien fut introduit en Chine, la culture en fut profondément influencée. Bien évidemment, le chi-kung chinois a également subi l'influence des pratiques de méditation bouddhistes. La religion taoïste est issue de la rencontre du taoïsme traditionnellement enseigné et du bouddhisme. Depuis cette époque, le chi-kung bouddhiste et taoïste figure parmi les plus grandes réalisations de la culture chinoise.


Le taoïsme et le bouddhisme ont permis au peuple chinois de bénéficier d'une philosophie de l'esprit empreinte de sérénité et capable de dénouer les mystères de la vie humaine et de la destinée. Ils ont également suscité un espoir, celui de voir les progrès en chi-kung et en tai chi chuan permettrent à l'être humain de mener de son vivant une vie saine et heureuse. À la lumière de ces antécédents historiques, il n'est pas difficile de comprendre pourquoi, si l'on excepte les domaines de la guerre et de la médecine, la plus grande partie de la culture chinoise de ces deux cents dernières années se fonde sur les philosophies taoïste et bouddhiste, ainsi que sur les sciences de l'esprit humain.





L'importance accordée à la vie spirituelle plutôt qu'à la vie matérielle est l'un des aspects fondamentaux qui différencie la culture orientale de la culture occidentale. La question relative au maintien de la santé illustre bien cette différence: alors qu'en Occident l'on s'occupe presque exclusivement du corps physique d'une personne, en Orient, on traite également son équilibre spirituel et mental. La plupart des Occidentaux croient qu'en rendant leur corps physique plus vigoureux, ils améliorent du même coup leur santé. Ils privilégient l'exercice et l'entraînement de leur corps physique, mais ignorent l'équilibre de leur énergie corporelle interne (chi), qui dépend également des émotions et de la recherche de la paix de l'esprit. Les taoïstes appellent cela Cong Wai Jian Gong (Bâtir la force de façon externe) ou Yuan Xin Zhi Wai Gong Yun Dong (Exercices externes de l'esprit distant), qui sont des exercices externes sans concentration ni attention mentale.


Ceux qui font beaucoup d'exercices et dont le corps est extérieurement fort ne sont pas nécessairement en meilleure santé ou plus heureux que les autres. Pour bénéficier véritablement d'une meilleure santé il faut avoir un corps sain, un esprit sain, mais aussi une circulation du chi équilibrée et régulière. Selon la médecine chinoise, de nombreuses maladies sont le fait de déséquilibres psychiques. L'inquiétude et la nervosité peuvent par exemple perturber l'estomac ou endommager la rate . La peur ou l'effroi peuvent entraver le fonctionnement normal des reins et de la vésicule biliaire. Ceci parce que l'énergie interne (la circulation du chi) est étroitement liée à l'esprit. Pour être véritablement en bonne santé, il faut avoir à la fois un corps physique en bonne santé et un esprit calme et sain. La bonne santé authentique est à la fois externe et interne.



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