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CHI, SANTE, et CHI GONG
par le Dr Yang Jwing-Ming


Budo éditions





CHI, SANTE, et CHI GONG


Depuis que la relation entre chi et santé a été découverte, voila plusieurs millénaires, toutes les couches de la population chinoise ont pratiqué le chi gong à un moment ou un autre. Quatre écoles principales ou catégories ont été créées par différentes classes de la population. Les lettrés, les médecins, les adeptes des arts martiaux et les moines ont tous formé leur propre catégorie de chi gong. Le chi gong martial a encore été divisé en styles interne de type Wudang et externe de type Shaolin, et le chi gong religieux a été divisé en styles bouddhiste, taoïste et tibétain.


Les écoles de chi gong ont toutes souligné l'importance du maintien de la santé et de la prévention des maladies. Selon elles, de nombreuses maladies trouvent leur origine dans des excès de nature mentale ou spirituelle. Si les pensées d'une personne ne sont pas calmes, équilibrées et sereines, ses organes ne fonctionnent plus normalement. La dépression, par exemple, peut provoquer des ulcères d'estomac et des indigestions; la colère, un dysfonctionnement du foie; la tristesse, une stagnation et une tension dans les poumons; la peur peut perturber le fonctionnement normal des reins et de la vessie.






Certaines personnes pensent que le chi est de bonne qualité quand il n'est ni trop yin, ni trop yang. Elles se trompent. Lorsque le chi n'est ni trop yin, ni trop yang, cela ; signifie que le niveau du chi est correct. Il s'agit d'un état quantitatif plutôt que qualitatif. La qualité du chi fait référence à sa pureté, ainsi qu'à son contenu. Cette qualité dépend de la provenance du chi et de la façon dont il est généré. Habituellement, la qualité du chi détermine son comportement et ses effets sur le Yin et le Yang du corps lorsqu'il circule.


À l'intérieur du corps humain, les pratiquants de chi gong ont généralement classé le chi en chi Feu et chi Eau pour exprimer la pureté qualitative du chi. Les termes Feu et Eau sont une indication des effets produits par le chi sur le corps. Lorsqu'un chi impur ou de qualité médiocre circule dans le corps humain, il peut provoquer de la chaleur dans le corps et les organes, et les rendre trop yang. C'est pourquoi on l'appelle chi Feu. Lorsqu'on revanche le chi est pur, propre et circule facilement, il permet au corps de rester calme et de fonctionner correctement, et à l'esprit d'être posé et clair. Ce chi est appelé chi Eau parce qu'il permet au corps de rester calme et frais, tout comme l'eau.






Les pratiquants de ces écoles étaient conscients du fait que pour éviter de tomber malade, on devait apprendre à équilibrer et à détendre sa pensée et ses émotions. C'est ce que l'on appelle " réguler sa pensée ". C'est la raison pour laquelle les lettrés mettaient l'accent sur la nécessite d'acquérir un esprit serein grâce à la méditation.


Dans la méditation immobile, la plus grande partie de l'entraînement consiste à se débarrasser de ses pensées afin que l'esprit devienne clair et calme. Lorsque nous sommes calmes, le flot des pensées et des émotions se réduit, et nous nous sentons mentalement et émotionnellement neutres. Ce type de méditation peut être considéré comme une pratique de maîtrise de soi sur le plan émotionnel. Dans cet état d'absence de pensées, le corps se détend en profondeur jusque dans ses organes internes. La circulation du chi devient alors naturellement plus régulière et plus puissante.








Les RESPIRATIONS de l'ARC


Le souffle est l'une des clefs du mouvement de l'énergie, l'intention en demeurant la clé principale. Ce sont ces clefs qu'utilisent les arts martiaux pour accroître la force, la vitalité, la santé, et bien d'autres éléments essentiels contribuant à enrichir une vie ; les exercices de Chi Gong sont d'un usage général ou particulier, selon l'objectif que l'on s'est fixé.


L'image de l'arc et de la flèche peut nous aider dans un très bon exercice de Chi Gong à caractère général et tonique. Cet exercice sera plus intéressant si vous le pratiquez avec la respiration abdominale normale et la respiration inversée, qui ont toutes deux leur place dans la pratique des arts internes. Imaginez qu'à l'intérieur de votre corps, se trouve un arc dont une extrémité est votre tête, et l'autre vos pieds.


Utilisez d'abord la respiration abdominale normale. La corde de l'arc se trouve face à votre corps. Quand vous inspirez, elle se tend (votre ventre se dilate), et quand vous expirez (votre ventre se contracte), la flèche va se ficher dans votre dos (au point Ming Men). Effectuez l'exercice jusqu'à ce qu'il ne nécessite aucun effort physique ou de réflexion.






À présent, pratiquez la respiration abdominale inversée. Imaginez la corde de l'arc dans votre dos. Quand vous inspirez, elle se tend vers votre dos, qui est amené à se dilater (votre ventre se contracte), et quand vous expirez (votre ventre se dilate, votre dos se contracte), la flèche va se ficher à l'avant (au Tan Tien). Respirez ainsi jusqu'à ce que cela vous soit naturel. Ne forcez pas la respiration, et évitez les tensions.


Le but de cet exercice est d'abord d'expérimenter les deux types de respiration, et ensuite d'apprendre à faire circuler l'énergie (en ouvrant les communications) entre l'avant et l'arrière, entre le Tan Tien et Ming Men, ce qui est essentiel pour atteindre le plus haut niveau de la pratique des arts internes. Consacrez peu de temps, mais beaucoup d'attention à cet exercice, et notez le style de respiration qui vous convient le mieux et votre capacité de changer de style à volonté...




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