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La saison de l'été indien (fin août et début septembre) est la période où s'est amorcé le retour de l'énergie vers le calme de l'hiver. (Afin de faire le parallèle avec l'évolution du cycle énergétique sur une journée de 24 heures, se reporter au texte mensuel de Mai 2006 intitulé " Croissance et Décroissance par le Peintre Traditionnel" par Jean-Marc Eyssalet).


Dans le mouvement descendant du TAI JI qui va du Sud-Feu au Nord-Eau, les souffles orchestrés par SHEN, l'esprit individuel, se différencient et se mettent à la disposition de la forme. C'est le mouvement de séparation et de densification spécifique du métal, du crépuscule, de l'ouest, et de l'automne, qui correspond au mouvement de retour de l'énergie vers la forme, phase de rassemblement des énergies et des substrats, phase de construction et de délimitation du terrain corporel.


Suite à l'hyperactivité de l'été en termes d'expansion de l'énergie sous toutes ses formes, vient pour l'individu le temps de l'automne, une saison diurétique qui se veut être celle de la dépuration. Les infusions de feuille de boulot (1 poignée pour 1 litre d'eau) ou de racine de chiendent (4 cuillérée à soupe par litre d'eau) seront appropriées, en cure de 3 semaines. Cette élimination entraînant une perte des minéraux, il conviendra aussi de se reminéraliser à l'aide d'infusions complémentaires d'ortie ou de feuille de cassis.


L'automne est un temps d'élimination des toxines, mais pas seulement. L'obtention d'une existence autonome, l'élaboration d'un corps vivant et distinct ne peut s'effectuer sans une intervention directe des forces de séparation qui vivent dans la nature. En énergie chinoise, l'automne est sous les auspices de l'élément métal qui invite à effectuer quelques coupes (pensez au sabre et à l'épée !) et tris divers en sa demeure, en son être. Si le rangement de printemps préparait de l'espace pour accueillir, ici on cherchera à se délester de ce que l'on a peut être trop accueilli !


Période de tri des expériences accumulées pendant la saison " vive ", l'automne amorce le repli sur soi, et la mise en place d'une sélection de ce que l'on garde ou non, pour soi, des deux saisons précédentes. Le sentiment d'une surcharge intestinale peut apparaître lorsque ce processus de tri et de délestage ne fonctionne pas.


Il est bon alors d'accentuer son lâcher-prise (wuwai) et de laisser œuvrer son intuition (yi) _ aptitudes développées par la pratique du Chi Gong et du Tai Chi Chuan _ afin que le mental ne soit surtout pas celui qui prenne, toujours et encore, les commandes : il serait dommage que soit rejeté quelque chose de bon pour soi, selon sa seule évaluation. Le mental de coté, il s'agit de mettre le cœur-esprit à l'ouvrage …

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Pour aider à cette séparation du clair et de l'obscur, l'organe gros intestin aura besoin d'une aide supplémentaire par davantage de production de bile. Le foie et la fonction hépatique entrent ici en jeu et les infusions de romarin y seront appropriées : prises avant les repas, elles stimulent les sucs digestifs et, en assurant leur évacuation, aident à la digestion (1 pincée de feuilles et fleurs ou 2 petites branches pour 1 tasse d'eau bouillante, infusion 10 mn). Attention, si l'activité du foie doit être stimulée, les excès ne sont pas les bienvenus : inutile d'en rajouter !


Une fois cet " éclaircissement " de l'automne effectué, c'est la saison de l'hiver qui prendra le relais (par l'intermédiaire des reins) pour que soit éliminé physiquement l' " impur " (terme des textes de la tradition chinoise), et que le " pur " qui demeure, soit thésaurisé calmement (au coin du feu par exemple), pour en faire rejaillir la quintessence, nourriture pour soi.


Enfin, l'organe de la saison automnale est le poumon, et c'est le temps d'une respiration appropriée en plein air avant de se retrouver confiné en soi et chez soi, dans ses murs. Rien de tel que les travaux de nettoyage du jardin pour garder un (les) pied(s) sur terre, et les belles balades en forêt pour aiguiser les sens et travailler sa respiration par les mouvements de Tai Chi & Chi Gong.


Dans cet élan qui voit jour après jour l'énergie se densifier peu à peu, observons pour conclure la feuille d'automne dans son retour à la terre : d'abord légère, virevoltante, dans un dernier mouvement dansant lors de sa tombée, elle conserve ensuite un principe actif en portant en elle le cycle naturel de renouvellement de l'énergie et de la vie. Elle illustre ainsi un adage de la tradition chinoise : " vivre la mobilité dans son immobilité ".

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