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Le Taiji Quan Art Martial
Par Catherine Despeux


extrait de TaiJi Quan, art martial, technique de longue vie / Trédaniel


L'observateur occidental qui assiste au déroulement du Taiji quan a peine à croire qu'il s'agit là d'un art martial, la même réaction pouvant être le fait des jeunes Chinois qui se rient de cette gymnastique et lui préfèrent des sports plus combatifs et aussi plus agressifs.

Pourtant, les anciens maîtres considèrent le combat comme la fonction première du Taiji quan, et certains de plus en plus rares, y témoignent de capacités impressionnantes. Il faut noter aussi que l'aspect martial est plus évident dans l'école Chen qui n'a pas poussé à l'extrême la notion de souplesse et la lenteur (école Yang) et a conservé une exécution plus martiale et plus sèche du mouvement.

D'un point de vue tant historique que pratique, le Taiji quan participe de la tradition chinoise de la stratégie et de l'art du combat. Plusieurs passages du Daode jing traitent de stratégie et I'on peut se demander si ce n'était pas à l'origine un des aspects majeurs de cet ouvrage. Il faut d'ailleurs préciser que la notion de combat en Chine ne se réduit pas à l'idée de lutte contre un adversaire réel, mais englobe aussi bien les combats contre les démons (tels que ceux engagés lors de rituels et des exorcismes), contre les tendances profondes, contre tout obstacle rencontré dans son existence.

photo réalisée par M.Broad

S'il est vrai donc que l'exécution de mouvements d'une lenteur extrême, sans l'usage de la force, peut paraître constituer un curieux entraînement au combat, il ne faut pas oublier que cet enchaînement n'est que la première étape, le travail préliminaire.

La détente et le travail du souffle effectués lors de l'enchaînement vont permettre le développement d'une force intérieure et illimitée appelée jing, que les maîtres de Taiji quan opposent à la force musculaire considérée comme bien inférieure et limitée.

Le terme jing était employé dans les textes anciens bien qu'assez rarement avec le sens de force. A l'heure actuelle, il désigne dans le langage courant le ressort d'un individu, sa vitalité, son dynamisme. en mettant l'accent sur l'intériorité de cette force (force intérieure / art interne), qui précède la forme musculaire et lui préside, et qui est liée à l'attitude psychologique d'un individu. C'est aussi le sens qu'à ce terme dans le Taiji quan.

Le jing va être affiné lors des exercices à deux par un travail du souffle, un développement des sensations et des perceptions, une étude psychologique de soi-même, de la stratégie et de la concentration de l'esprit.

La préparation au combat se fera plus particulièrement à partir d'exercices à deux appelés " poussée des mains " (tui shou), " grand déplacement " (da lu), " dispersion des mains " (san shou) et à partir d'exercices libres.

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